Texte action CDFD 13 Juin 2019

 

  • Elections européennes :

Les dernières élections ont produit des résultats d’une relative stabilité par rapport aux précédentes, mais avec une extrême droite toujours aussi élevée (près de 29 %) et un bloc de gauche stable mais toujours aussi bas (environ 33 %) et traversé par des mouvements en son sein qui aboutissent à une dispersion de ses candidats sur plusieurs listes distinctes. La droite classique est en passe de se faire absorber par le RN et LREM, y compris dans ses bastions bourgeois. La recomposition politique se poursuit dans la perspective des prochaines élections municipales qui pourrait être l’occasion d’un nouveau big bang. A l’échelle européenne, ce sont les formations écologistes qui progressent le plus en nombre de voix et de sièges au parlement. L’extrême droite sous différentes formes, et parfois même en contradictions idéologiques d’un pays à l’autre, connait également une forte poussée, confirmant ainsi la dimension mondiale du populisme et du nationalisme (Inde avec Modi réélu triomphalement au même moment). Il est à noter que la social-démocratie, bien qu’en recul en nombre de sièges, obtient de nouveau des résultats plus favorables dans plusieurs pays (Espagne, Pays-Bas, Portugal, …).

 

  • Réformes en cours :

Certaines mobilisations, de ces derniers mois, ont fait reculer quelque peu le gouvernement, en matière de progression du pouvoir d’achat des salariés rémunérés au SMIC et des retraités dont la pension est inférieure à 2 000 € (17 milliards à l’issue du mouvement des Gilets Jaunes, mais sans toucher ni à la suppression de l’ISF, ni au Capital). On peut également citer le recul du ministre de l’Education nationale qui semble revenir sur les créations d’établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF). Dans ce contexte, la couverture médiatique se fait désormais beaucoup plus critique avec, par exemple, Jean-Michel Blanquer tombé de son piédestal. Toutefois, l’essentiel des projets de loi Dussopt et Blanquer restent inacceptables et inquiètent sur l’avenir de nos professions, du principe de déroulement de carrière et de nos statuts.

Il est temps de passer à l’offensive. C’est la démocratie politique qui est en danger et la démocratie sociale qui est pulvérisée. Les droits et libertés fondamentales sont remises en cause avec une répression inédite contre les manifestants et une utilisation d’armes qui devraient être interdites.

Ainsi, il est urgent de s’exprimer plus clairement et de mettre en œuvre la campagne d’opinion contre les retraites par points et sur les modalités de financement de la protection sociale. En effet, cette réforme va diminuer fortement les pensions des fonctionnaires et briser les solidarités à l’œuvre jusqu’alors. Nous devrons aussi être à l’initiative de réunions syndicales pour préparer les actions à venir.

 

  • Nécessité de favoriser des convergences pour créer des alternatives :

Face à cette situation inédite depuis les années 1930, le mouvement syndical ne peut se résoudre à une prise du pouvoir par des partis nationalistes ou libéraux, qui détruiraient en totalité l’héritage du Conseil National de la Résistance (CNR).

Bien évidemment, la résistance aux politiques néo-libérales suppose que les forces politiques de gauche s’organisent pour redéfinir leurs orientations politiques, leurs stratégies, leurs alliances afin de rebâtir, en commun, des perspectives alternatives aux politiques libérales mises en œuvre depuis de trop nombreuses années.

Mais le mouvement syndical ne peut pas simplement s’en remettre aux politiques et attendre un changement de stratégie des organisations politiques. Il doit contribuer, pour sa part, à bâtir des alternatives et s’impliquer dans une démarche unitaire prenant appui sur l’analyse des luttes conduites en commun, l’état des lieux des rapports sociaux, la prise en compte des aspirations des différents milieux sociaux, l’expression des besoins communs autour desquels pourraient se créer les alliances plus larges. S’appuyant sur les réflexions déjà en cours, la préparation de nos congrès pourrait être également l’occasion de renforcer cette démarche.

 

 

  • Perspectives d’actions à venir :

Les semaines qui viennent seront déterminantes pour la sauvegarde de la Fonction publique à la française. La FSU13 invite donc ses militants et sympathisants à s’inscrire dans le maximum d’actions et de luttes, au plus près des agents et des collègues, au plus près du terrain et dans l’intérêt de tous.

Nous pourrions :

  • Appuyer la défense des CHSCT sur une démarche syndicale autour de la question du travail : « que fait-on lorsqu’on travaille ? », en proposant d’animer des collectifs de réflexion dans les établissements ou par service.
  • Développer des documents syndicaux (en particulier une brochure sur les retraites avant l’été) et des temps de formation à destination des stagiaires ou des jeunes collègues / agents et pour l’ensemble de la profession, proposant des textes militants ou des ressources sur le statut de fonctionnaire, sur les objectifs et l’importance du paritarisme, sur le rôle et l’organisation territoriale des services publics, sur la démocratisation scolaire, sur une histoire militante du système éducatif.
  • Réfléchir aux modalités pour organiser, bien plus que nous le faisons actuellement, les collègues contractuels. Comment les organiser, malgré leur dispersion, comment les impliquer dans les collectifs ?
  • Lancer une campagne de promotion des services publics, de la fonction publique et du consentement à l’impôt à destination d’un public d’usagers, d’administrés, de citoyens, …
  • Poursuivre et amplifier notre implication dans la recherche d’axes unitaires locaux, mettant les revendications sur l’éducation, le logement, les droits, l’accueil des migrants, les services publics, au cœur de débats publics, qui se développeront dans la perspective des prochaines élections municipales, et dont certains sont d’ores et déjà lancés par différents collectifs d’associations.
  • Ancrer la défense de la fonction publique dans une approche plus large sur la sécurité sociale professionnelle et le développement des droits des salariés du privé, en miroir des droits des fonctionnaires.
  • Planifier, pour la rentrée, un « mois du syndicat » où l’on multiplierait les initiatives à la base (repas, pot, sorties… tout ce qui peut faire vivre un collectif et renforcer « syndicalement » les liens entre collègues) pour parler du syndicat, de son histoire, son utilité, son fonctionnement… à des collègues pour lesquels tout cela ne va visiblement plus de soi.

 

  • Calendrier militant des semaines prochaines :
    • Jeudi 13 Juin : grève et actions dans le 1er degré
    • Samedi 15 Juin : 10H à 13H : action avec le collectif contre les PPP, sous l’ombrière Vx-Port
    • Lundi 17 Juin :
      • 07h45 : action avec le collectif contre les PPP, devant le conseil municipal
      • Grève et actions dans le second degré
      • 10h30 Rassemblement et manif second degré devant la DSDEN13
    • Mercredi 19 Juin : Audience à la DSDEN13 pour les élèves allophones, avec une action à la gare Saint-Charles (14h15 : rassemblement)
    • Week end 22 et 23 Juin : Forums pour les « Etats Généraux de Marseille », à la fac Saint Charles, avec les collectifs logement et de quartier
    • Mardi 25 Juin : conférence de presse unitaire des personnels PJJ contre la suppression des ordonnances de 1945 et le code pénal des mineurs
    • Semaine du 24 au 28 juin : interpellation (courriers, courriels) des députés de la majorité, contre les lois Blanquer (éducation) et Dussopt (Fonction publique)
    • Septembre : Participer aux AG de la rentrée partout sur son lieu de travail pour préparer la riposte aux attaques en cours, et en particulier contre la réforme des retraites.