Consternant !
Retour des suppressions d’emplois dans le second degré :
Les grandes orientations du PLF 2018 ont été rendues publiques. Dans le second degré, alors que, depuis 2009, les effectifs d’élèves ne cessent de croître, les suppressions de postes sont à l’ordre du jour puisque 2600 emplois sont supprimés (ce qui pourrait signifier dans l’académie d’Aix-Marseille de l’ordre de 130 suppressions d’emplois à la rentrée 2018).
Tout cela est la traduction d’une politique purement comptable, dont l’objectif unique reste la réduction de la dépense publique, sans que l’investissement dans la formation de la jeunesse soit à la hauteur des enjeux de lutte contre les inégalités sociales et d’élévation du niveau de qualification.
Le Ministre se livre à un surprenant exercice de passe-passe : il évoque la prise en compte du « niveau réel des recrutements en 2017. [Une] diminution [qui]n’aura pas d’impact sur les moyens d’enseignement, qui seront stabilisés dans le 2nd degré public et privé ». Ces suppressions seraient invisibles car il s’agirait d’emplois de stagiaires ? L’argumentation du ministre est cynique.
Le métier traverse en effet une très grave crise de recrutement, notamment du fait sa perte d’attractivité en termes de salaires et de conditions de travail, et la seule réponse qui est donnée est de rayer d’un trait de plume des emplois que l’on n’a pas réussi à pourvoir ! Une telle déclaration constitue un renoncement face à la crise du recrutement mais va également aggraver la situation avec un nombre de postes en diminution dans les concours dont on sait que c’est un mauvais signal donné aux étudiants.
Le ministre indique que « les moyens d’enseignement seront stabilisés » . Un tour de passe-passe : est-ce à dire que les emplois supprimés seraient transformés en heures supplémentaires à prendre en charge par les personnels en poste ? Est-ce à dire que l’on aura recours à des agents non-titulaires plus nombreux encore pour faire face aux besoins ? La réalité sur le terrain, ce sera une dégradation dans les établissements alors que les classes à 30 en collège et à 35 en lycée deviennent la norme, que le potentiel de remplacement a été laminé et que les personnels sont sommés d’accepter toujours plus d’heures supplémentaires.
Le SNES-FSU continue de demander une programmation des créations d’emplois sur la durée et des mesures pour enrayer la crise du recrutement. N’en déplaise au ministre, le budget 2018 pour le second degré est un très mauvais signal qui plombe l’avenir.
La détermination des personnels à agir dès le mardi 10 octobre dans le cadre de la journée d’action de tous les fonctionnaires à l’appel de toutes les fédérations de la Fonction Publique n’en est que plus forte.