Contre un projet de loi ESR inacceptable, Rassemblement à Marseille le mercredi 22 mai à 10h30 devant la Préfecture

Au moment où les difficultés budgétaires de nombreuses universités et organismes continuent d’amener suppressions et gels d’emplois de titulaires, annulations d’enseignements ou dégradation des conditions de travail et d’études, et où la précarité ne cesse d’augmenter, le projet de loi sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche est présenté à l’Assemblée Nationale. Aucune des mesures d’urgence que nous avions demandées n’a été prise en compte : suppression des IDEX, création d’emplois pour résorber la précarité et extension du champ des ayants-droit aux mesures de résorption de la précarité de la Loi Sauvadet, réaffectation des crédits ANR à des financements pérennes des laboratoires et des formations, remise en cause du Crédit Impôt-Recherche, etc.

Le projet de loi sur l’ESR dans ses différentes versions n’apporte pas la rupture attendue avec la loi LRU et la loi Pacte pour la recherche. Pire, certains aspects pourraient être aggravés. Citons par exemple, les «communautés d’universités et d’établissements », qui associeraient des établissements d’enseignement public, voire privé et les organismes de recherche, dans une perspective de création d’une trentaine de mastodontes, dans lesquels collégialité et vie démocratique seraient réduits à la portion congrue. Ou la nouvelle mission de transfert des connaissances de la recherche publique pour en faire le « levier de croissance et de compétitivité » national qui est non seulement un objectif irréaliste, mais qui, de plus, mobilisera une partie importante des moyens affectés à la recherche fondamentale. A cela, s’ajoutent les risques associés à l’acte III de la décentralisation (schéma régional des formations et de la recherche, par exemple). Tout ce contexte menace l’intégrité des organismes de recherche nationaux. Enfin, Mme Gillot, rapportrice au Sénat, remet en cause publiquement la nécessité de supprimer l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES), que la communauté universitaire et scientifique conteste depuis des années.

Ce projet de loi exclut tout moyen supplémentaire, alors qu’une augmentation des moyens et un volet de programmation budgétaire sont indispensables pour permettre à l’ESR de remplir ses missions et résorber la précarité.

Les organisations soussignées veulent une véritable rupture avec les politiques précédentes, pour permettre le changement dans le service public d’ESR ! Elles protestent contre la confiscation du débat par l’utilisation de la procédure d’urgence au Parlement décidée par le gouvernement.

Elles exigent l’abrogation des lois Pacte Recherche et LRU. Elles exigent aussi l’abandon de l’actuel projet de loi, ainsi que l’ouverture d’une véritable négociation pour une loi d’orientation et de programmation à la hauteur des besoins. Les établissements d’Enseignement Supérieur et de Recherche, leurs personnels doivent pouvoir remplir leurs missions fondamentales de formation et de recherche au bénéfice de tous.

Les organisations soussignées affirment la nécessité d’une augmentation substantielle des moyens d’Etat (dotations, plan pluri-annuel de créations d’emplois à hauteur d’au moins 5000 postes par an pendant 5 ans toutes catégories confondues) pour permettre la titularisation des précaires (et, en attendant, l’arrêt des non-renouvellements des contrats de CDD), pour revenir sur les gels d’emplois, pour répondre aux besoins des formations et améliorer l’encadrement, pour augmenter les soutiens de base des laboratoires au lieu des financements sur projets (ANR, IDEX…).

Tous les personnels de l’université d’Aix-Marseille et des organismes de recherche sont invités à participer et à s’inscrire dans cette journée de grève.

Les organisations soussignées demandent qu’une délégation intersyndicale soit reçue par le préfet.
FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB), CGT (SNTRS, FERC Sup), FO (SNPREES), Solidaires (Sud Recherche EPST, Sud Education