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Quelles voies pour l’avenir de l’humanité à l’ère où l’activité humaine impacte  durablement l’écosystème terrestre?

C’est la question que sont venus poser les milliers de manifestants réunis à Marseille dans une immense chaîne humaine de la Mairie au Palais Longchamp, le dimanche 29 novembre à la veille de l’ouverture de la COP21.
Le réchauffement climatique et la gravité de la situation environnementale rendent caducs la séparation entre questions sociales, écologiques et politiques. Conjurer l’extinction de l’humanité est devenu le problème de toute la planète. Les luttes pour la justice sociale et contre la libéralisation forcenée des échanges convergent avec la question climatique et environnementale. Au Sud comme au Nord, les actions concrètes, à l’intersection du souci de la nature, de l’égalité, de la protection de biens communs mêlent questions éthiques, sociales, politiques et écologiques.
La crise du capitalisme, majeure depuis 2008, est celle du productivisme et de la course effrénée aux profits. Ce système économique, parfaitement incapable de s’auto-limiter, a montré jusqu’ici qu’il était toujours capable de rebondir. N’a-t-il pas inventé un « marché du carbone » et la marchandisation de la nature ? N’a-t-il pas réussi à transformer les dettes privées issues de sa financiarisation toujours plus poussées en dettes des Etats ? Pour ensuite tenter de supprimer toute forme de démocratie  en utilisant cette dette comme une arme atomique contre les peuples comme vient de le démontrer le cas grec?
Sortir de la crise aujourd’hui, et éviter la déflagration, c’est mettre en œuvre un processus de transition écologique, porteur d’emplois, et qui préservera la planète. C’est tracer les voies d’un nouveau système  social et productif.
Les dépenses publiques sont importantes en France. Pas du tout parce que l’économie serait étatisée : avec 19% du PIB, le coût du fonctionnement de l’Etat se situe à un niveau moyen, comparable au Royaume Uni (22%) ou aux USA (18%). Les dépenses de l’Etat central ont  même diminué (en % de PIB) depuis les années 1990. Ce sont les dépenses de la protection sociales qui sont plus élevées qu’ailleurs. Et c’est tant mieux.  Tout cet argent public échappe à l’investissement privé ? Tant mieux aussi : le système public fait mieux avec moins d’argent en matière de protection sociale ou de retraite. Et il peut ou il pourrait couvrir tout la population, ce que ne fait et ne fera jamais un système privé.
Ce qui est vrai dans le domaine de la santé, doit l’être aussi dans l’investissement public pour la transition écologique et la maîtrise de celle-ci .