La profession dit « Non à la décentralisation de l’orientation et de la carte des formations »
Nous avons appris, de source syndicale et par dépêche AEF, mardi soir, que le Ministre de l’Education Nationale avait annoncé le matin même, lors de la phase de «négociation » de la future loi sur l’Ecole avec les organisations syndicales, qu’en matière d’orientation, les régions assureraient la mise en réseau et l’animation du service public territorialisé de l’orientation. Les CIO, actuellement service public de l’information et de l’orientation de l’Education Nationale, seraient régionalisés : les régions détermineraient leurs missions en même temps qu’elles en assureraient la construction, l’équipement et la maintenance. En échange, les CO-Psy, actuellement personnels Education Nationale, toujours administrés par l’Etat, exerceraient dans les établissements et dans les CIO où ils seraient alors sous l’autorité fonctionnelle des régions. Que deviendraient les directeurs de CIO (DCIO) et les personnels administratifs ?
Suite à ces annonces, la journée académique des personnels de CIO (CO-Psy, DCIO, Personnels Administratifs) qui devait avoir lieu en présence du Recteur de l’académie d’Aix-Marseille et qui avait pour objectif de travailler sur la contribution des services d’information et d’orientation de l’Education nationale notamment celle des CIO et des CO-Psy au projet académique du Recteur, a été annulée.
Les personnels, doublement choqués par les annonces ministérielles et l’annulation de cette journée de travail académique, avec l’aide des élus du SNES, ont organisé des réunions dans les CIO le matin et en inter-CIO l’après-midi sur la question du travail en établissement dans ce contexte. Cette journée aura mobilisé entièrement 19 CIO sur 23. L’après-midi, les réunions inter-CIO ont réuni plus de la moitié des CO-Psy, DCIO et quelques personnels administratifs de l’académie. Si chacun s’accorde à dire que la situation n’est plus tenable actuellement (manque criant de moyens matériels, de postes, de reconnaissance de la professionnalité et de la spécificité des CIO ainsi que des missions trop disparates et nombreuses), les projets du ministère sont décriés. Quel bénéfice en retireraient les élèves ? La double tutelle, avec des missions à géométrie variable selon les régions, sous laquelle exerceraient les CO-Psy apparait impossible à assumer ou alors en transformant leur professionnalité (statut, titre de psychologue, missions, formation) ce que l’immense majorité des collègues refusent. Le transfert des CIO aux régions impliquerait ces derniers massivement auprès d’un public adulte (demandeurs d’emploi, jeunes adultes en recherche de formation etc…) ce qui les couperait du monde de l’Ecole et de ses usagers, avec lequel ils ont, naturellement, construit de longue date un travail en commun. C’est toute une expérience et des compétences par ailleurs reconnues dans les établissements et les usagers qui seraient alors perdues.
Les personnels des CIO de l’académie réaffirment leur ancrage dans l’Education Nationale et rappellent au Ministre son devoir envers les usagers. Ils entendent, avec le SNES, organiser des actions académiques et nationales pour manifester leur opposition à ce projet de retrait de l’Education Nationale. Dans le cadre des Etats Généraux académiques du SNES organisés lundi 22 octobre, ils travailleront à des contre-propositions sous la forme de projets de CIO d’interventions dans les établissements scolaires et de cahiers revendicatifs pour enfin pouvoir exercer dans des conditions plus favorables leur profession.