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CONFERENCE DE PRESSE de la FSU13 au sujet de la métropole, Lundi 4 février 

L’aire urbaine et métropolitaine Aix-Marseille existe, mais des faiblesses considérables la caractérisent. La FSU se prononce en faveur d’une évolution maîtrisée de l’aire métropolitaine sur les plans économique, social et environnemental, en lien avec les réformes institutionnelles qui s’avèrent nécessaires, à l’opposé de toute métropolisation libérale.
La démocratie, sur le plan politique comme social, doit être au fondement de cette évolution, et ce dès l’élaboration du projet. Un fonctionnement démocratique doit permettre de construire l’intérêt général et de tourner enfin la page des baronnies locales et de leur cortège de clientélisme et de corruption.
Un véritable projet doit être élaboré, démocratiquement associant citoyens, salariés, jeunesse, société civile. Ses fondements doivent reposer sur la solidarité, le recul des inégalités et le vivre ensemble, ce qui suppose un emploi de qualité pour tous dans un environnement durable. Il s’agit de tourner la page des délétères concurrences entre territoires, de promouvoir les atouts territoriaux existants et d’en libérer les potentialités en jouant les complémentarités.
Ce projet doit s’appuyer sur des axes structurants  prioritaires tels que le développement industriel en lien avec la nécessaire transition énergétique et écologique, le port et l’intermodalité des transports, l’élévation des qualifications de la population active et de la jeunesse, le rôle et le développement des services publics.
Sur le plan institutionnel, toute forme de statu quo serait suicidaire pour l’avenir : les inégalités sociales et territoriales sont immenses, l’étalement anarchique de l’habitat catastrophique, la pollution intense, le chômage élevé. Toute évolution ici ne peut être qu’impulsée et portée par l’Etat. Pour autant, il ne peut s’agir d’un processus accéléré et non démocratique où citoyens et salariés sont exclus. La métropole est inscrite dans la loi de décentralisation, une loi très problématique en l’état, où la concertation a été très insuffisante avec les organisations syndicales. Il faut retarder le calendrier de la loi et prendre le temps de la concertation.
En l’état actuel des choses, la FSU affirme son opposition à « l’acte III » de la décentralisation.
Nous serons très attentifs aux points suivants :
Seules les fonctions stratégiques intéressant toute l’aire urbaine ont vocation à être traitées au niveau métropolitain.
La démocratie communale doit être respectée.

  • La répartition des compétences entre Métropole, Conseil Général et Région devra être complémentaire et non concurrente, de même avec l’Etat. L’université et la recherche doivent demeurer une compétence de l’Etat. Enfin, les compétences ne peuvent être réparties à la carte dans une conférence territoriale, mais par la loi.
  • Si la métropole est décidée, son conseil devra être élu au suffrage universel direct.Le fonctionnement institutionnel doit être démocratique, à l’opposé de toute dérive technocratique.

  • Un Conseil de développement représentant démocratiquement la société civile dans sa totalité devra être constitué. Dans l’immédiat, le CESER sera saisi du projet. La question fiscale et financière est essentielle.

Concernant les personnels territoriaux, leurs droits et leurs acquis devront être préservés, ce qui suppose enfin un véritable paritarisme. L’objectif est d’aligner la situation de tous vers le haut.
Plus fondamentalement, il faut en revenir à l’esprit du statut de la fonction publique de 1983, en matière statutaire mais aussi revoir le recrutement. Abroger la modification de 1987 s’impose.
La FSU porte ces revendications avec force, ce qui inclut un emploi public de qualité, dans une région où le clientélisme règne en matière de recrutement et gestion des personnels, une conception qui outre qu’elle est totalement opposée aux fondements du service public, a fait la preuve de sa profonde nocivité à tous égards.

La FSU demande la mise en place immédiate d’une structure paritaire et coopérative intégrant l’état, les employeurs et les organisations syndicales.
Ce comité de suivi doit pouvoir aborder l’ensemble des questions liées à la mise en place de la métropole (compétences, complémentarité, personnels …).