Jean Briand est décédé …
Né le le 7 février 1919 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; instituteur puis professeur, communiste, secrétaire général de la section des Bouches-du-Rhône du Syndicat national des instituteurs (1955-1957).
Fils d’un capitaine de la marine marchande syndiqué et d’une future militante de l’Union des femmes françaises, Jean Briand, instituteur intérimaire (octobre-novembre 1939), effectua par la suite son service militaire à Saint-Étienne (Loire) jusqu’en septembre 1942 (armée de l’armistice). Après avoir suivi les EOR, il obtînt les grades de sergent breveté chef de section puis celui d’aspirant.
Démobilisé en tant qu’étudiant en septembre 1942, Briand se retrouva à l’Institut de formation professionnelle d’Aix-en-Provence qui succéda sous Vichy à l’Ecole normale, avant que celle-ci ne reprenne ses droits à la Libération. Il reprit son métier d’instituteur de 1943 à 1947. Membre du Comité national des intellectuels en 1944, il assista aux premiers états généraux de la Résistance à Paris. Après une année consacrée à l’activité d’inspecteur de compagnie d’assurance, il reprit le chemin de la classe de 1948 à 1954, devenant successivement directeur de l’école des Crottes à Marseille entre 1955 et 1957. Il devint ensuite professeur de cours complémentaire puis professeur d’enseignement général des collèges (1957-1965), assistant départemental d’éducation populaire à la jeunesse et aux sports (1965-1971), enfin directeur adjoint de collège d’enseignement secondaire de Frais Vallon à Marseille (1971-1978).
Briand épousa le 16 juin 1955, Simone Cognette, professeur certifiée d’anglais au lycée Montgrand de Marseille, militante du Syndicat national de l’enseignement secondaire. Ils eurent une fille, Hélène, née le 23 juin 1956.
Membre du SNI de 1947 à 1978, courant Bouches-du-Rhône, puis « Unité et Action », Briand, membre de la commission exécutive de la section départementale, assura les fonctions de rédacteur du bulletin syndical, de responsable de la commission des loisirs (sorties en car, séjours à la neige, colonies de vacances pour les enfants d’enseignants, bal annuel de l’enseignement…). Il siégea aux Commissions administratives paritaires départementales (1956-1978). Il devint secrétaire général (1955-1957) de la section, puis secrétaire adjoint de la section départementale de la Fédération de l’éducation nationale.
Briand était administrateur de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Education nationale (1956-1986). Délégué aux assemblées générales, il intervint souvent à la tribune sur la question des loisirs, pour la création d’un service social de l’Education nationale semblable à ceux de l’EDF-GDF, de la Police nationale, des impôts. Il avait milité dans des organisations comme Tourisme et Travail, l’hôtel de vacances de la Mutuelle des Travailleurs, les Arts et Vie.
L’activité politique de Briand se situait dans une fidélité au Parti communiste français auquel il adhéra en 1947. Il ne reprit pas sa carte en 1988 tout en restant fidèle aux idéaux qu’incarna pour lui le communisme français. Il fut notamment secrétaire du comité de défense de la République lors des événements de mai 1958 et du retour au pouvoir du général De Gaulle.
Retraité, Briand créa à Marseille une association pour la restauration et l’animation de l’hôpital Caroline (l’ancien lazaret maritime) sur les îles du Frioul. Il répondait toujours présent lorsque la section départementale du syndicat lui demandait de commenter les visites de l’Hôpital Caroline lors de journées au Frioul dans le cadre de la Commission culturelle du SNI, prolongeant ainsi son engagement syndical. Dans un registre similaire, Jean Briand intervenait aussi dans les stages préparatoires aux classes de mer des écoles primaires de Marseille et des environs. L’hiver il s’occupait des stagiaires du chantier extérieur (détenus en fin de peine de la Maison d’arrêt des Baumettes) et des stages d’insertion. L’été, il était l’animateur culturel des stages de jeunes bénévoles (18-25 ans). Dans ce cadre, il organisait des spectacles de variétés. Il encadrait aussi le stage de conteurs précédant la « Nuit du conte », et demeurait l’un des guides les plus sûrs des îles du Frioul et du Vieux Marseille, notamment le quartier populaire, le Panier où il naquit
Occitaniste, Jean Briand était membre du Calen de Marselha (Jòrgi Reboul) et il soutenait l’action occitane progressiste de cette association. Dans les années 1950, il était lié au poète occitan Jòrgi Reboul* alors maître d’internat au Lycée du Rempart à Marseille et à Glaudi Barsotti*, historien et écrivain occitaniste. Participant aux conférences du Calen, Briand intervint à diverses reprises pour faire obtenir des subventions au Calen qui allait devenir en 1980 la section de l’Institut d’Estudis Occitans (IEO) des Bouches-du-Rhône, association créée en 1945 ayant pour but le maintien et le développement de la langue et de la culture occitanes.
Chaque 1er mai était l’occasion pour l’érudit local qu’il était devenu de proposer à l’issue de la manifestation une visite historique de Marseille et de permettre aux militants présents de profiter de ses connaissances historiques de la cité phocéenne.
A la fin des années 1970, il avait acquis avec son épouse un magasin librairie- journaux à Château-Gombert, dans la banlieue Est de Marseille.
Retiré à Grans (Bouches-du-Rhône), Briand appartenait à plusieurs associations telles que « Histoires et traditions Gransoises » dont il était le secrétaire, le comité « feux de forêts » de Grans dont il assurait toujours les vigies et les patrouilles ; le « Souvenir Français » qui lui permettait de se retrouver sur les bancs de l’école lors de ses interventions dans les classes autour de la mémoire des 11 novembre 1918 et 8 mai 1945. Conteur du village à l’occasion de la remise des prix au concours de crèches, il était considéré comme le guide et l’historien de Grans.
SOURCES : Archives du SNI, du SNES et de la FEN (sections des Bouches-du-Rhône). Renseignements fournis par l’intéressé. (novembre 2003). Notes de Christiane Bonnardel, Dany Colombo et Glaudi Barsotti. 2007-2008 © Copyright Maitron/Editions de l’Atelier – Tous droits réservés || Maitron – 9, rue Malher – 75004 Paris
Gérard Leidet