Ibrahima est libre !

Après plusieurs semaines de rétention, ce soir Ibrahima Kaba peut revêtir des vêtements propres, et dormir dans un bon lit, entouré de personnes attentionnées, pour prendre le repos dont il a besoin. Les personnels du lycée Saint Exupéry, les militants du RESF 13 et 06, les militants syndicaux qui se sont mobilisés autour de lui trouvent un peu de répit et se réjouissent enfin !

Ils espèrent qu’Ibrahima sera lundi à la place qu’il n’aurait jamais dû quitter, dans sa classe avec ses professeurs, pour reprendre la préparation de son diplôme.

Après avoir été transféré mardi 14 mars à l’aéroport de Nice en voiture, pour semer ses soutiens venus à plus de 100 à l’aéroport, Ibrahima a refusé de monter dans l’avion. Il a donc été emmené au commissariat puis au Centre de rétention de Nice, où il a été accueilli et accompagné par l’association Forum Réfugiés avec une grande efficacité. Déféré devant le Juge des Libertés et de la Détention, son avocat a plaidé, sans succès, le non-respect de ses droits lors du transfert, et a ensuite fait appel du jugement refusant sa libération. Il a aussi déposé un Référé liberté devant le Tribunal Administratif.

Aujourd’hui Ibrahima est donc passé devant le Juge de la Cour d’Appel d’Aix, défendu par une avocate commise d’office mais spécialisée en Droit des Etrangers. Dans la salle, des enseignants du lycée l’ont accompagné silencieux et morts d’inquiétude.

Le délibéré a été rendu en fin d’après-midi : Ibrahima est libre, les irrégularités dans la procédure justifient sa remise en liberté. Ce soir notre élève ne dormira pas dans une cellule. Rien ne lui sera cependant épargné : dans l’attente du délibéré, il a été ramené d’Aix à Nice, alors que tous ceux qui l’accompagnent sont à Marseille

Pour lui, pour les personnels du lycée et les militants, c’est une première victoire, qui leur redonne du courage pour continuer, car le combat d’Ibrahima est loin d’être terminé.

Il attend encore la décision du Tribunal d’Instance qui doit dire s’il risque à nouveau d’être placé en rétention, ou si il peut rester en liberté pendant que sera traitée sa demande que les accord de Dublin soient levés le concernant, et que la France, dont il parle la langue, puisse examiner sa demande d’asile à la place de l’Italie. Il lui faudra ensuite obtenir ce droit d’asile, ce qui peut encore prendre 18 mois.

Mais en attendant, Ibrahima pourra se consacrer à son seul objectif depuis qu’il est enfant : étudier ! Il doit passer dans quelques mois sont Diplôme d’Etude en Langue Française, précieux sésame pour s’inscrire dans une formation.

Ce n’est donc qu’un premier obstacle de surmonté, et d’autres sont à venir, mais les enseignants du Lycée Saint-Exupéry et les militants RESF sont fiers et heureux de partager avec vous cette victoire qui en appelle de nouvelles !