La banderole unitaire n’attend plus que de prendre la tête du cortège, jeudi matin, à 10 h, sur le Vieux-Port, à Marseille. Quant aux huit syndicats de fonctionnaires (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, Solidaires, FSU et Unsa), réunis dans le cadre de la mobilisation nationale contre le projet de loi Dussopt sur la fonction publique, ils sont prêts à mener l’offensive. Ensemble.

« Le dernier acte unitaire aussi large remonte à une dizaine d’années, insiste Patrice Kantarjian (CGT), Macron a donné un coup de main à l’unité des travailleurs. » « On montre qu’on sait s’unir quand il le faut« , résume Martin Chalamel (CFDT) tandis que Pierre-Marie Ganozzi (FSU) explique que « si tout le monde appelle à la grève et à manifester, c’est parce qu’il y a le feu à la maison du service public. C’est un changement de paradigme. » Il pointe plus précisément « plusieurs éléments gravissimes« , rejoint par l’ensemble des représentants des organisations syndicales : « la fusion des CAP et CHSCT« , « le salaire à la performance« , « un fonctionnaire qui ne sera plus au service de l’intérêt général » et « la multiplication de contractuels ».

Si Hélène Aurigny (FO) y voit « une attaque sans précédent » et « une remise en cause totale du statut« , Bernard Cheval (CFTC) dénonce « une tentative de privatiser le monde, de détruire toute solidarité, dans une ville pauvre qui a plus que jamais besoin de service public« . « Tout doit être liquidé« , prolonge Frédéric Michel (Solidaires), qui refuse « l’accélération de la casse, la menace clientéliste, la dégradation des conditions de travail et du service rendu« . « Les Français demandent de plus en plus de service public et on le fragilise« , complète Éric Mampaey (Unsa).

Certes, le gouvernement a dit revenir sur la suppression de 120 000 postes, mais la méfiance est de mise. « Ils ont réalisé qu’en 4 ans, d’ici la fin du mandat, ça se verrait trop, il fallait sabrer, du coup ils vont les supprimer moins vite« , analyse Pierre-Marie Ganozzi, quand Patrice Kantarjian estime que « cela montre une certaine fébrilité qui doit encourager à aller plus loin dans la mobilisation« .

Enseignants, direction générale des finances publiques, douanes, agents des prisons ou encore territoriaux devraient être particulièrement engagés. Et de nombreuses crèches et cantines municipales devraient être perturbées