1108-Roms-Marseille.gifExpulsion de Roms, mobilisations et lettre ouverte au Maire de Marseille et au Préfet

Une lettre au Maire de Marseille et au Préfet. C’est ce qu’ensemble ont décidé associations, syndicats, élus pour leur demander de trouver une solution à la situation des Roms de Marseille.
En effet, le Samedi 14 janvier, une cinquantaine de citoyens, militants associatifs,  syndicalistes, élus et partis politiques avaient décidé de réquisitionner une voie inutilisée située sur le site de NETCACAO, pour y installer des familles Roms.
Particulièrement depuis six mois et l’épisode peu glorieux de la porte d’Aix, ces familles sont chassées, humiliées, brutalisées avec un mépris indigne de toute civilisation.
Ce traitement est en totale contradiction avec les principes fondateurs de notre République et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Cet acte citoyen vient répondre à l’absence de propositions constructives de la mairie de Marseille et de la Préfecture pour faire face à l’urgence, autre que le sempiternel retour en Roumanie.
L’intervention policière a rendu impossible l’installation même provisoire de ces familles sur ce site désaffecté. Elles sont retournées à la Capelette et savent d’ores et déjà qu’elles en seront expulsées mercredi 18 janvier.
Cette politique de la traque et de l’expulsion doit s’arrêter pour laisser place à la concertation avec les représentants des élus, des organisations politiques et associatives. Des réponses sont possibles et d’autres villes en France le prouvent.

Lettre ouverte au Maire de Marseille et au Préfet de Région
Messieurs,
Nous vous demandons solennellement de trouver une solution dans les plus brefs délais pour les populations Roms de Marseille.

Particulièrement depuis six mois et l’épisode peu glorieux de la Porte d’Aix, ces familles avec des enfants en bas âge, sont chassées, humiliées, brutalisées avec un mépris indigne de toute civilisation.

Ce traitement est en totale contradiction avec les principes fondateurs de notre République et la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.

Vous avez le pouvoir et le devoir de mettre un terme à cette situation, car vous êtes dans l’illégalité en n’attribuant pas de lieux d’hébergement à ces personnes.

Nous réfutons d’ailleurs la solution de l’UHU non seulement parce qu’elle est partielle et provisoire, mais surtout parce qu’elle est conditionnée au retour dans le pays d’origine des familles Roms, solution qui contredit la législation européenne en vigueur permettant la libre circulation dans l’espace Schengen.

Ensuite nous constatons que dans des villes comme Bordeaux, Toulouse, Lyon, Strasbourg, des maires – y compris de votre famille politique – ont eu le courage d’intervenir de manière à permettre une issue pérenne aux mêmes cas de figure.

Nous vous rappelons que la loi vous permet d’utiliser des fonds européens prévus à cet effet pour vous y aider.

Enfin, nous vivons comme un manque total de respect à notre égard
de n’avoir toujours pas tenu votre engagement d’organiser une table ronde réunissant l’ensemble des collectivités et associations concernées.
Nous vous réitérons cette demande que la Ville a acceptée il y a pourtant plusieurs mois devant des responsables associatifs et des élus marseillais.

A ce jour, nous signataires de cette lettre ouverte, soutenons les familles installées sur les terrains issus d’une réquisition citoyenne.

Nous apportons également notre solidarité et notre soutien à toutes les familles Roms de Marseille.

Marseille le 17 janvier 2012

 Premiers signataires : 

ACAT, Artriballes, LDH13, MRAP13, Pastorale des Migrants, Rencontres Tsiganes, RESF13, RUSF 13, SOS Racisme, les Amoureux au ban public 13, CCFD Terre Solidaire , EELV, MJS, PCF, GU, PG, PS, NPA, Alternatif 13, CNT, FSU, SUD-SOLIDAIRES