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Ecole de la confiance : chiche.

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale depuis sept mois a annoncé vouloir établir une « école de la confiance » avec les différents partenaires : élèves, parents, enseignants et tous les personnels de l’éducation nationale.  Pour la FSU, la confiance naît lorsque les actes sont en accord avec les paroles. Or, les premières mesures prises par le gouvernement sont loin d’aller dans ce sens.

La confiance des personnels dans la parole de l’Etat a été notamment entamée par la remise en cause d’une partie des mesures de l’accord dit PPCR, la décision de geler le point d’indice et de rétablir le jour de carence. Ils l’ont exprimé fortement lors de la journée de grève unitaire et unanime du 10 octobre et en refusant, à nouveau unanimement, de siéger au Conseil Commun de la FP.

 

Quant à l’exercice de nos missions, difficile d’établir un climat de confiance lorsque les équipes éducatives sont régulièrement déstabilisées par des décisions « à l’emporte-pièce », comme celle, extrêmement brutale pour les personnes concernées et le fonctionnement des établissements et des services, de la suppression des contrats aidés. Dans la même dynamique d’action que la mobilisation massive menée depuis la rentrée de septembre dans les départements de l’académie, une semaine d’action intersyndicale se déroule encore cette rentrée pour rappeler notre revendication de trouver une solution humaine aux situations des personnels privés d’emploi par cette décision et la création d’emplois pérennes sur les missions qu’ils assumaient. 

 Par ailleurs, les personnels n’ont pas le sentiment d’avoir la confiance de leur ministre, puisque celui-ci s’abstient ostensiblement de prendre l’avis des experts de terrain que nous sommes. Il privilégie, en effet, des mesures technocratiques à l’image de la démarche insufflée à tout le gouvernement par le Président Macron. La marotte ministérielle de l’apport des neurosciences pour lutter contre l’échec scolaire en est l’illustration. Elle permet de dépolitiser le débat. Le cerveau n’est pas une simple mécanique, indépendant du corps qui l’abrite. Un élève mal logé, qui ne mange pas à sa faim et vit dans un climat scolaire et familial dégradé, a de fortes probabilités, malheureusement, de connaître l’échec scolaire, quelque soit la prise en compte par ses enseignants de l’apport de des neurosciences dans leurs pratiques pédagogiques !

La confiance ne peut s’instaurer que si les personnels sont associés, écoutés et entendus. La concertation annoncée sur le baccalauréat va débuter, et nous avons déjà eu l’occasion ici de rappeler nos positions. Nous sommes par ailleurs très inquiets de ne pas voir apparaitre la voie professionnelle dans les premiers documents adressés aux organisations syndicales : la voie et le bac professionnels ont toute leur place dans cette discussion. Nous ne pouvons nous empêcher d’y voir un signe avant-coureur d’un transfert aux régions auquel la FSU est hostile.

La concertation a été étendue à une réflexion sur les structures du lycée. Si nous pensons qu’en effet les séries doivent aujourd’hui évoluer, notamment en vue de leur rééquilibrage et de la relance de séries en difficulté, nous sommes opposés à l’idée d’un lycée « modulaire ». S’il se veut démocratique le système éducatif doit être pensé à partir des problématiques des élèves les plus en difficulté scolairement et socialement. La définition par l’élève de son propre parcours peut sembler séduisante, en réalité elle est violemment discriminatrice pour les publics les moins armés et les moins informés.

Par ailleurs, la FSU dénonce la mise en place de CP/CE1 à 12 sans budget suffisant et le manque de moyens envisagés l’an prochain pour le premier degré qui, de plus, se fait au détriment du second degré dont la population scolaire augmente pourtant. La mise en place de ces nouvelles classes va encore plus dégrader les conditions d’accueil des élèves et de travail des collègues lorsque l’administration délocalise, faute de place dans les écoles, des classes de CM2 en collège.


En somme, les élèves ont besoin de services publics de qualité et la politique d’austérité menée par le gouvernement ne fera qu’aggraver des inégalités sociales pourtant déjà à un niveau intolérable, en particulier dans notre région.

Cependant, M. le Recteur, la FSU a une bonne nouvelle. Elle sait comment le ministre peut établir une relation de confiance avec les personnels de l’éducation nationale. Il lui suffirait de :

         reconnaître le professionnalisme et l’engagement des personnels en revenant sur les mesures régressives concernant leurs carrières et rémunérations et respectant l’accord PPCR ;

         donner les moyens humains et financiers de l’ambition affichée : lutte contre l’échec et le décrochage scolaire et élévation du niveau de qualification global de la jeunesse ;

         établir un réel dialogue constructif entre le ministère et les acteurs de terrain.

 

Ce dernier point est applicable à l’échelle de l’académie et de la région académique. La FSU apprécie la volonté de dialogue et de concertation qui préside à nos échanges, M. le recteur, et nous souhaitons qu’elle soit à nouveau mise en œuvre pour de nombreux dossiers, notamment sur la mise en place des réseaux d’établissements et la réflexion sur la mutualisation « école-collège ».

 

Dialogue d’autant plus nécessaire que nous avons de profonds désaccords avec les orientations prises. Il ne vous a pas échappé M. le Recteur, que la FSU ne sera pas favorable à la mise en place d’établissements publics du socle commun (EPSC). De plus, la lecture de la Charte de fonctionnement donne à voir un fonctionnement très technocratique du réseau, centrée sur l’encadrement, sans aucun souci d’intégrer les enseignants ou leurs représentants, si ce n’est ceux qui seront choisis par les chefs d’établissements eux-mêmes. La FSU est particulièrement inquiète de la teneur du point 8 sur la mutualisation des moyens et d’une partie de la DGH alors que, par ailleurs, aucune instance n’ait prévue à l’échelle du réseau … Le volet pédagogique au travers de la lettre de mission des inspecteurs référents laisse à voir également une vision prescriptive et descendante du rôle de l’inspecteur.

Les représentants des personnels de l’éducation nationale doivent également être entendus par les collectivités locales dont les décisions prises dans le cadre de leurs compétences, liées au transport scolaire, aux collèges et aux lycées ainsi qu’à la carte des formations, ont des incidences majeures sur le fonctionnement de nos établissements et le système scolaire en général. En la matière, la FSU nourrit de profondes inquiétudes : les programmes d’investissement des conseils départementaux et du conseil régional ne semblent pas répondre à un souci de qualité du service public d’éducation (établissements de l’ « entre-soi » dans le public ou/et favorisation du développement de l’enseignement privé). Nous souhaitons, M. le Recteur, que tout soit mis en œuvre pour obtenir des arbitrages politiques qui iraient dans le sens de l’intérêt général, de la qualité et du développement du service public d’éducation dans notre académie. C’est une urgence tout autant scolaire que sociale.

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