Déclaration liminaire FSU – CTA 24 janvier 2017

Monsieur le Recteur, mesdames et messieurs les membres du CTA,

La préparation de rentrée 2017 se déroule dans un contexte de campagne électorale délétère où la « chasse aux fonctionnaires » est ouverte par un nombre non négligeable de candidats. Ces orientations font peser une lourde  menace sur l’Education Nationale.

Or le besoin d’investissement éducatif est criant. Il faut donner à l’Ecole publique les moyens humains et financiers de mener à bien sa mission qui lui permettra de  lutter contre les inégalités scolaires et sociales. La valeur émancipatrice de l’Ecole se suffit à elle-même pour justifier cet investissement, même si on peut également rappeler que le diplôme et la qualification professionnelle sont aussi les meilleures garanties contre le chômage des jeunes.

C’est portée par cette conviction que notre organisation est partie prenante de la mobilisation des lycées ZEP et de l’appel pour un « Pour un vrai service public de l’éducation dans nos territoires – Pour un plan d’urgence à Marseille et une carte de l’éducation prioritaire de la maternelle jusqu’au lycée» (en annexe).

Pour les mêmes raisons, la FSU s’oppose à la fusion des DSEDEN des départements alpins, qui aurait pour conséquence une dégradation du service rendu aux usagers. Les départements ruraux n’ont pas besoin de cela, alors que l’Etat s’est déjà fortement désengagé ces dernières années ainsi que les services publics en général. 

C’est pour cela également que la FSU est contre la fermeture de CIO et déplore la dégradation du maillage territorial du SPO à destination des élèves et étudiants qui est de la responsabilité pleine et entière de l’EN.

Dans le même ordre d’idée, pour assurer un service public de qualité et alors que la situation du remplacement est extrêmement tendue dans le premier degré, nous vous demandons solennellement M. le Recteur de recruter les PE nécessaires en puisant dans la liste complémentaire.

C’est aussi pour cela que la FSU accueille favorablement les annonces de créations de postes examinées aujourd’hui. C’est une dotation d’importance, même si elle ne permettra pas de baisser les seuils d’ouverture dans le premier degré, elle va au-delà de la croissance démographique dans les collèges et les lycées. Des décennies que cela n’avait pas été le cas.

 

Nous tenons également à alerter le CTA sur la question de la carte des formations.

La FSU éprouve des inquiétudes vis-à-vis de la logique prévalant pour l’établissement de la carte des formations. 

Raisonner en pôle de compétences peut permettre d’améliorer l’efficience de notre appareil de formation. Eviter le saupoudrage, une carte des formations en « peau de léopard », est cependant une logique qui, poussée jusqu’au bout, risque de se transformer en peau de chagrin pour une grande partie des établissements concernés. La FSU souhaite que la plus grande attention soit portée aux équipes qui seront immanquablement déstabilisées par le retrait de formations de leur établissement et à la question de la mobilité des élèves (voire de leur hébergement), potentiel frein à l’accès à la formation de leur choix.

Quant à la formation professionnelle, la FSU est opposée à la politique du tout apprentissage menée par le nouvel exécutif régional. La Région pousse notamment les feux sur la mixité des parcours et des publics car elle a bien compris que son objectif de 50 000 apprentis ne pourrait être atteint sans le recours aux lycées professionnels. La FSU rappelle que l’apprentissage n’est pas une solution magique à tous les problèmes. Elle considère que c’est l’ensemble de la formation professionnelle qui doit être soutenue, développée, en particulier la formation initiale sous statut scolaire car la seule à garantir l’accès de toutes et tous à la formation.

 

Merci de votre attention.