Déclaration liminaire FSU13

CDEN vendredi 08 Mars 2019

 

 

  • PPP: Dans le dossier du partenariat public privé (PPP) des écoles de Marseille, le Tribunal administratif vient d’annuler la décision de la mairie de confier à des multinationales du  bâtiment la rénovation des écoles, sans aucune concertation ni soucis de l’intérêt général puisque seules 10% des écoles étaient concernées. La FSU se félicite de cette décision qui vient confirmer son analyse et son implication dans le collectif qu’elle a contribué à créer pour s’y opposer. Nous demandons à nouveau à la DSDEN et au Préfet de prendre toutes leurs responsabilités pour qu’un véritable audit soit réalisé sur l’ensemble des écoles de Marseille et que des travaux soient réalisés rapidement pour que tous les élèves de la deuxième ville de France puissent étudier dans des conditions optimales, que les enseignants puissent transmettre les savoirs en toute sérénité et les familles reprendre confiance dans l’école de la République, trop longtemps délaissée. La lettre du Directeur académique aux directeurs d’école datée du 04 Mars va dans le bons sens, même si elle semble bien tardive… Espérons au moins qu’elle ne soit pas un énième coup de communication sans effet pour les principaux concernés.

 

  • Dans le premier degré: La FSU souhaite attirer votre attention sur le nombre de non-ouvertures à Marseille : 44. Il n’y a aucune autre ville de France où l’on peut trouver une telle situation. Nous réaffirmons qu’il est véritablement nécessaire d’agir pour retrouver une véritable ambition éducative à Marseille ! 44 absences d’ouvertures, ce sont presque autant que de postes nécessaires aux dédoublements. Or les absences d’ouvertures à Marseille ne doivent pas financer des dédoublements qui ne font l’objet d’aucun poste dédié.

Plus largement, sur le département dans son ensemble, malgré le grand travail fourni par les services de la DSDEN, nous n’avons pu étudier les situations correctement puisque les élèves d’ULIS n’étaient pas forcément pris en compte. Nous dénonçons ce manque de transparence, comme le manque d’équité induit par certaines faveurs accordées à quelques élus, mais pas à tous. Si des moyens sont disponibles afin d’arranger certaines situations, nous nous en réjouissons, mais cette possibilité doit être offerte partout. Sinon, c’est l’instauration de privilèges éducatifs que nous ne pouvons cautionner.

Par ailleurs, la FSU demande à ce qu’il n’y ait aucune fermeture en juin. En effet, les collègues n’ont pas à passer 4 mois dans l’angoisse d’une possible fermeture, et donc de perspective d’un repli impossible puisque le nouveau mouvement va bloquer les postes. L’école de la confiance doit se traduire dans les faits : les collègues doivent pouvoir avoir confiance en leur administration pour les protéger de tensions inutiles.

Enfin, bien traiter ses personnels signifie bien les rémunérer, or ça n’est pas le cas. Bien considérer les personnels, c’est commencer par leur faire et leur donner confiance, non se contenter de le déclamer, or ça n’est pas le cas non plus, l’article 1 de la loi le prouve. C’est pourquoi nous appelons tous les personnels à être en grève et dans la rue le 19 mars pour défendre la Fonction publique à la française et les statuts de la Fonction Publique et le samedi 30 mars pour défendre les services publics d’éducation et pour s’opposer à la loi Blanquer.

 

  • Dans le second degré: La démographie dynamique dans notre département, avec 1 725 élèves supplémentaires dans nos collèges à la rentrée prochaine, aurait nécessité près de 120 postes pour maintenir les taux d’encadrement actuels. Les 33 postes créés et les 39 transformés en HSA, qui aboutissent à un solde négatif de 6 emplois enseignants, sont loin de répondre à ce défi. Pour la deuxième année consécutive, le taux d’encadrement départemental va donc continuer à se dégrader.

Les équipes enseignantes, qui préparent actuellement cette rentrée 2019 sous tension, voient bien les conséquences qui se profilent sur le terrain : des classes qui continuent à se remplir, des dédoublements en moins, des choix à faire entre des dispositifs qui ont fait leurs preuves, des collègues dont le poste est supprimé ou qui doivent partir faire des compléments de service ailleurs.

Monsieur le DASEN, la FSU vous alerte à nouveau sur les conséquences de cette politique et sur le mécontentement largement partagé cette année. De nombreux collèges sont déjà engagés dans des mobilisations, et les demandes d’audience se succèdent. L’argument de la solidarité et du rééquilibrage nécessaire entre établissements, souvent mis en avant pour justifier les baisses de DGH des collèges, ne peut être entendu quand le H/E, indicateur du taux d’encadrement, se dégrade pour 2 établissements sur 3.

Quelle solidarité quand 23 des 27 REP+ voient leur H/E se dégrader ?

Quelle solidarité quand, sur les 10 collèges dont la situation se dégrade le plus, 8 sont en Education prioritaire, dont 7 en REP+ ?

Où est la justice pour des établissements qui d’une année sur l’autre peuvent perdre jusqu’à 6 ETP pour 16 élèves en moins ?

Derrière l’objectif de réduction des écarts entre établissements se cachent une harmonisation des taux d’encadrement par le bas et la contribution du Second degré à la rigueur budgétaire. Toutes les catégories d’établissements payent le prix des efforts demandés : si l’Education prioritaire est particulièrement mise à mal, des baisses brutales de dotation touchent également des établissements d’autres catégories, où les moyens pour faire face à l’hétérogénéité des élèves deviennent quasi inexistants. La FSU13 demande donc au ministère de dégager davantage de moyens pour les Bouches du Rhône qui est un département à la démographie particulière, avec une hausse constante des effectifs scolaires.